• 15 juin 2025
  • N'Djamena

Crise de l’eau dans le Sila, une urgence humanitaire ignorée

Crise de l’eau dans le Sila, une urgence humanitaire ignorée

La province du Sila, située à l’est du Tchad, est confrontée à une crise humanitaire majeure, aggravée par une pénurie persistante d’eau potable. Dans un village enclavé entre Goz Beïda et Koukou Angarana, la panne prolongée du seul forage fonctionnel plonge les habitants en majorité des femmes et des enfants dans une détresse quotidienne.

Déjà fragilisée, la situation s’est détériorée ces derniers jours avec l’arrivée massive de réfugiés soudanais fuyant les violences au Darfour. Cette pression supplémentaire sur les rares points d’eau disponibles rend la survie encore plus difficile. L’unique puits opérationnel est aujourd’hui partagé entre plusieurs villages, un équilibre devenu intenable.

Malgré la saison des pluies en approche, les habitants n’ont souvent d’autre choix que de puiser l’eau dans les marigots, partagée avec le bétail, au risque de contracter des maladies hydriques. Les femmes parcourent chaque jour de longues distances à pied, parfois plusieurs heures, transportant l’eau sur la tête ou à dos d’âne, au péril de leur santé.

Nous nous sentons oubliés

« Nous nous sentons oubliés », confient plusieurs villageois, rappelant leur forte mobilisation lors des dernières élections. Un cri de détresse qui souligne l’absence d’infrastructures de base dans cette province reculée, où l’accès à l’eau, à la santé et à l’éducation reste un défi permanent.

Face à cette urgence, la population du Sila lance un appel pressant aux autorités tchadiennes, aux ONG, aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’aux élites locales. Des réponses concrètes et durables sont nécessaires pour garantir aux habitants un droit fondamental : l’accès à l’eau potable.

Bechir Ahmat, Correspondant