• 7 juin 2025
  • N'Djamena

Le Tchad réplique à Washington : Mahamat Idriss Déby Itno suspend les visas pour les Américains

Le Tchad réplique à Washington : Mahamat Idriss Déby Itno suspend les visas pour les Américains

À la suite de l’annonce du président américain Donald Trump de restreindre l’accès au territoire américain aux ressortissants de douze pays, dont le Tchad, le Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, a exprimé une réaction ferme et sans équivoque.

Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook officielle, le chef de l’État tchadien a annoncé avoir instruit son gouvernement d’appliquer le principe de réciprocité, en décidant de suspendre temporairement l’octroi de visas aux citoyens des États-Unis d’Amérique. « Le Tchad n’a ni avions à offrir, ni milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté », a-t-il affirmé, soulignant ainsi le caractère souverain de la riposte du pays de Toumaï.


Une mesure américaine controversée

En effet, la décision américaine, qui entrera en vigueur le 9 juin 2025, concerne les ressortissants de douze pays : l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.

Selon Donald Trump, cette mesure vise à protéger la sécurité nationale des États-Unis en luttant contre les menaces terroristes potentielles. « Je dois agir pour protéger la sécurité nationale et l’intérêt supérieur des États-Unis et de son peuple », a déclaré le président américain.


Un précédent en 2017

Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que de telles restrictions sont imposées. En 2017, lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà pris une décision similaire, ciblant sept pays à majorité musulmane, ce qui avait suscité une vague de critiques et d’indignation à travers le monde.


Vers une crispation diplomatique ?

Dans ce contexte, la réaction du Tchad marque une volonté assumée de préserver sa souveraineté et sa dignité nationales, tout en soulignant la nécessité d’un équilibre dans les relations bilatérales.
Dès lors, reste à savoir si d’autres pays ciblés par la mesure américaine emboîteront le pas du Tchad, optant à leur tour pour une réponse fondée sur le principe de réciprocité.

Lanka Bada Armel