• 5 juin 2025
  • N'Djamena

Sidi Ould Tah élu président de la BAD, le Tchadien Abbas Tolli éliminé dès le premier tour

Sidi Ould Tah élu président de la BAD, le Tchadien Abbas Tolli éliminé dès le premier tour

Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu ce jeudi 29 mai 2025, à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD), devenant ainsi le 9e président de l’institution. Il succède à Akinwumi Adesina, à l’issue d’un scrutin organisé dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan.

Dernier des cinq candidats à avoir officialisé sa candidature, Sidi Ould Tah s’est imposé dès le troisième tour avec 76,18 % des suffrages, devançant le Zambien Samuel Maimbo (20,26 %) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55 %). Il prendra ses fonctions en septembre prochain.

Ancien ministre des Finances de la Mauritanie et directeur sortant de la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA), Sidi Ould Tah a bâti sa campagne autour d’un programme axé sur la réforme de l’architecture financière africaine, la valorisation du dividende démographique, l’industrialisation du continent et la mobilisation de capitaux à grande échelle. Son expérience de dix ans à la tête de la BADEA a été largement saluée, notamment dans les cercles de la finance islamique, dont les membres ont largement soutenu sa candidature.

Le Tchadien Mahamat Abbas Tolli éliminé au premier tour

Mahamat Abbas Tolli, ancien président de la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC), n’a recueilli que 0,52 % des voix, terminant ainsi dernier du premier tour. Soutenu par la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), qui ne détient que 4,25 % du capital de la BAD, le candidat tchadien n’a pas réussi à rallier des soutiens significatifs au-delà de sa région.

Plusieurs observateurs pointent une campagne peu visible à l’échelle continentale et un bilan mitigé à la BDEAC, dans un contexte où le poids économique de la CEMAC reste limité sur la scène africaine.

Dans un communiqué publié à l’issue de l’élection, Abbas Tolli a reconnu les résultats avec sérénité. « Je termine cette campagne avec dignité et j’appelle à l’unité africaine », a-t-il déclaré, tout en félicitant son successeur. Il a salué en Sidi Ould Tah « l’incarnation d’une Afrique unie, audacieuse et capable de surmonter ses défis ». Il a également remercié le peuple tchadien, son équipe de campagne et le président de la République Mahamat Idriss Déby Itno pour leur soutien.

Une élection disputée

La Sud-Africaine Swazi Tshabalala, autre candidate de poids, a été éliminée au second tour avec 5,9 % des suffrages. Les soutiens anglo-saxons se sont majoritairement reportés sur le candidat zambien Samuel Maimbo, qui n’a toutefois pas pu contrer la montée en puissance du Mauritanien.

L’élection de Sidi Ould Tah ouvre un nouveau chapitre pour la BAD. Les défis restent immenses, mais les attentes le sont tout autant, dans un contexte continental marqué par les urgences financières, la transition énergétique et les aspirations à un développement inclusif.

Lanka Daba Armel