Samedi 8 mars, lors de la clôture de la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET) 2025, une des recommandations formulées par les participantes, propose qu’en cas de ‘’divorce non motivé, le domicile conjugal revienne à la femme et aux enfants’’. Cette recommandation a rapidement suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux et des attaques ciblées à l’encontre du Ministre d’État, Ministre de la Femme et de la Protection de la petite enfance, Amina Priscille Longoh.
Le député Djekonbé François a réagi à cette polémique sur sa page Facebook, en soulignant l’importance de la recommandation dans le contexte de la protection des femmes et des enfants : “Les femmes ont su se regrouper et réfléchir ensemble pour apporter des solutions communes à leurs problèmes. Cette recommandation soulève une question fondamentale sur la protection de la femme après un divorce”, a-t-il déclaré. Il a aussi précisé que la recommandation est un appel à la réflexion collective et non une loi ou un projet de loi officiel. Cependant, il a également souligné la nécessité de prendre en compte les réalités sociales et économiques du pays, et les implications de cette recommandation.
Le Sénateur Abderaman Koulamallah, pour sa part, a apporté un éclairage supplémentaire sur l’origine de cette recommandation. Selon lui, l’idée de confier le domicile conjugal à la femme après un divorce vient de lui : “C’est une idée que j’ai sortie. Et à partir de là, les femmes s’en sont appropriées et en ont fait une recommandation. Si on doit jeter la pierre à quelqu’un, ce serait à moi, pas à Amina”, a-t-il affirmé. Il a précisé que, selon ses observations, dans la culture soudanaise, la femme ne quitte pas la maison après un divorce, et c’est l’homme qui doit quitter le domicile familial pour en épouser une autre. “C’est une question de dignité et de respect des femmes”, a-t-il ajouté.
Réaction du gouvernement
De son côté, le Gouvernement a tenu à préciser que cette recommandation n’est en aucun cas une décision officielle. Dans un communiqué signé par le Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Chérif Gassim, il a rappelé que la recommandation est le fruit d’un travail collectif dans le cadre de la SENAFET et ne constitue pas une politique gouvernementale : “Une recommandation n’est ni une loi ni un projet de loi”, a-t-il insisté. Le Gouvernement a également appelé à la retenue et à un débat constructif pour préserver la cohésion sociale.

Le sujet reste au centre des débats, et bien que la recommandation de la SENAFET ait été largement discutée, il est essentiel que le gouvernement et les citoyens trouvent un équilibre entre les droits des femmes, la protection des familles et les réalités socio-économiques du pays.