• 14 avril 2025
  • N'Djamena

SENAFET 2025 : La fin du folklore, place aux actions concrètes

SENAFET 2025 : La fin du folklore, place aux actions concrètes

Depuis plusieurs années, la Semaine nationale de la femme tchadienne (SENAFET) est marquée par des traditions bien ancrées, comme le pagne officiel et le défilé du 8 mars. Mais en 2025, un tournant majeur s’opère. Lors du lancement des activités préparatoires, la ministre d’État en charge de la Femme et de la Petite Enfance, Amina Priscille Longoh, a annoncé une refonte profonde de l’événement : « La SENAFET ne doit plus être simplement une fête. »

Des changements radicaux pour recentrer l’événement

Deux décisions majeures marquent cette édition : la suppression du pagne officiel et l’annulation du traditionnel défilé du 8 mars. En lieu et place, un Salon des compétences féminines sera mis en place. Il servira d’espace d’échange sur divers domaines d’expertise, avec des panels, des formations et des plaidoyers en faveur des droits des femmes.

Selon la ministre, cette refonte vise à donner une portée plus concrète à la SENAFET : « L’objectif est de mettre en avant les talents et les compétences des femmes tchadiennes, plutôt que de se limiter à des symboles. »

Une SENAFET critiquée pour son aspect festif

Pendant des années, certains observateurs ont reproché à la SENAFET d’être davantage une célébration qu’un véritable levier de changement pour les femmes. L’accent mis sur le pagne et le défilé occultait, selon eux, les véritables défis de l’égalité des sexes et de l’autonomisation économique des femmes.

« C’est une avancée majeure, car les femmes ont besoin d’actions concrètes et non de symboles festifs », souligne une militante féministe. D’autres, en revanche, s’inquiètent de la disparition des traditions et du risque que la SENAFET perde en visibilité auprès du grand public.

Un test pour l’avenir

Avec ces nouvelles orientations, la SENAFET 2025 marque une rupture avec les éditions précédentes. Reste à voir si cette nouvelle formule séduira les femmes tchadiennes et si elle permettra de faire évoluer leur place dans la société. L’édition 2025 sera un test grandeur nature pour mesurer l’impact de ces changements.