• 13 mai 2025
  • N'Djamena

Relance de la filière coton : clap de fin pour une tournée nationale de sensibilisation

Relance de la filière coton : clap de fin pour une tournée nationale de sensibilisation

Entamée le 29 avril dernier, la tournée nationale de sensibilisation pour la relance de la filière coton s’est achevée ce 09 mai 2025, marquant une étape clé dans la stratégie de redynamisation de ce secteur crucial de l’économie tchadienne.

Tout a commencé à Gounou Gaya où le Premier ministre, Chef du Gouvernement, l’ambassadeur Allah-Maye Halina, a procédé à l’inauguration de l’usine d’égrenage de coton, fermée depuis 2009. Cette réhabilitation symbolise l’ambition de remettre sur pied un pan majeur de l’économie rurale nationale.

Composée du Directeur Général de Cotontchad Société Nouvelle, Olivier Renson Henri, de son adjoint Abdelkérim Banda Ebiré, du Secrétaire général du ministère du Commerce et de l’Industrie, Mbaikombé Guetimbaye Abel, ainsi que de l’inspecteur général du même ministère, la délégation a sillonné les principales zones cotonnières du pays : Léré, Pala, Kélo, Kyabé, Sarh, Koumra, Doba et Moundou.

Dans chaque localité, forums de sensibilisation, dialogues avec les producteurs et rencontres avec les autorités locales ont rythmé les étapes. Le constat est unanime : la production cotonnière a considérablement chuté. À Kyabé, sur une prévision de 2 220 tonnes, seules 1 730 ont été récoltées, contre plus de 10 000 tonnes les années précédentes. À Kélo, les chiffres sont tout aussi alarmants : seulement 4 000 tonnes récoltées sur les 15 000 attendues. À Sarh, ce sont plus de 30 000 hectares de surfaces cultivables qui ont disparu en quatre ans.

Selon le Secrétaire général du ministère du Commerce, cette tendance est “inquiétante et interpelle tous les acteurs”. Plusieurs causes sont avancées : effets du changement climatique, apparition des jassides (de redoutables insectes ravageurs) mais aussi démotivation croissante des producteurs, accentuée par les retards dans la livraison des intrants, le manque d’aménagement des pistes rurales, les conflits agriculteurs-éleveurs, les retards de paiement ou encore l’absence de transparence dans les transactions pour ne citer que ces causes.

Pourtant, la Cotontchad Société Nouvelle affiche des ambitions claires : relancer la production à plus de 200 000 tonnes par an, condition sine qua non pour rouvrir les anciennes usines et redynamiser la filière. Le triptyque proposé par le Directeur Général Adjoint (“Intrants à temps, récoltes à temps, paiements à temps”)veut incarner cette nouvelle approche.

“Le coton tchadien peut et doit retrouver ses lettres de noblesse”, a martelé Abdelkérim Banda Ebiré, appelant les cotonculteurs à se remettre résolument au travail et promettant l’appui constant de l’État.

Autre source de préoccupation : la dette des producteurs ne cesse de grimper. Estimée à 682 millions de FCFA en 2021-2022, elle a explosé à 1,922 milliard FCFA pour la campagne 2024-2025 à Sarh par exemple.

Face aux rumeurs sur un désengagement du partenaire OLAM AGRI, le Directeur Général de Cotontchad, Olivier Renson, a rassuré : “Cotontchad est et restera”.

En marge des différentes étapes de cette tournée, les meilleurs cotonculteurs de chaque localité visitée ont été récompensés pour leurs performances lors de la dernière campagne. En signe d’encouragement, ils ont reçu des charrues et des pulvérisateurs, des outils destinés à améliorer leur rendement et à valoriser leur engagement dans la relance de la filière.

La tournée s’achève, mais la bataille pour la relance de la filière coton ne fait que commencer. Avec des plans d’action sortis sortis de chaque forum, la redynamlisation de ce secteur vital de l’économie semble débuter sur une note d’espoir.