• 9 avril 2025
  • N'Djamena

N’Djaména : Les femmes vendeuses de gâteaux, piliers discrets du ramadan 

N’Djaména : Les femmes vendeuses de gâteaux, piliers discrets du ramadan 

Alors que le ramadan bat son plein au Tchad, l’effervescence spirituelle et festive s’accompagne d’un phénomène économique et social tout aussi marquant : le rôle crucial des femmes vendeuses de gâteaux dans les rues et marchés de la capitale. Entre traditions culinaires, défis économiques et symboles de partage, ces commerçantes incarnent l’âme de cette période sacrée.  

Un savoir-faire ancestral sous les yeux des passants 

Dans les quartiers de N’Djaména, les étals colorés des vendeuses attirent immédiatement l’attention. Dibla, khereba, boules noires ou gâteaux au sucre : chaque spécialité est présentée avec soin dans des petits sceaux transparents, où se mêlent couleurs vives et parfums envoûtants. Ces douceurs, transmises de génération en génération, sont bien plus que de simples pâtisseries – ce sont des œuvres d’art, façonnées avec amour et destinées à sublimer les tables du Ramadan.  

Une saison moins florissante cette année 

Pourtant, derrière cette effervescence apparente, les commerçantes expriment leurs inquiétudes. Hadjé Zeinab, vendeuse au Grand Marché, confie : « Le marché n’est pas aussi dynamique que l’an dernier. Les clients sont moins nombreux, et nos recettes baissent. » Les ventes, essentiellement concentrées en soirée, dépendent du pouvoir d’achat des Tchadiens, avec des prix variant entre 250 FCFA la pièce (pour un dibla) et 10 000 FCFA le sceau.  

Malgré ces difficultés, la demande reste forte, et la qualité demeure la priorité. Une cliente rencontrée sur place souligne : « Le goût et la conservation des gâteaux sont essentiels pour une fête réussie. C’est un moment de convivialité. »  

Bien plus qu’un commerce : un lien social et économique  

Au-delà de l’aspect économique, ces femmes jouent un rôle central dans la préservation des traditions et la cohésion sociale. Le Ramadan, période de solidarité, voit ces douceurs circuler dans les foyers, renforçant les liens familiaux et communautaires.  En cette période sacrée, les vendeuses de N’Djaména ne se contentent pas de nourrir les corps elles perpétuent une culture, soutiennent l’économie locale et rappellent que le Ramadan est aussi une célébration du partage.