• 12 avril 2025
  • N'Djamena

N’Djamena, capitale des ruelles bien loties et des boulevards oubliés

N’Djamena, capitale des ruelles bien loties et des boulevards oubliés

À N’Djamena, les grands boulevards sont impraticables faute d’entretiens des voies urbaines dignes d’une capitale d’un pays. A l’inverse, depuis plusieurs mois de nombreuses ruelles de certains quartiers de la ville font l’objet d’importants travaux d’aménagement et de bitumage. C’est le cas des quartiers Klémat, Mardjandafack, Bololo, et Béguinage où des ruelles continuent d’être revêtues de goudron ainsi que des petits ouvrages de drainage d’eau. Si l’opération en elle-même est appréciable dans la mesure où elle participe à l’amélioration de la qualité de vie.

Ces interventions sont perçues positivement par les habitants de ces secteurs, offrant un certain confort aux résidents et une amélioration notable de la condition de mobilité en toute saison dans ces quartiers. On peut cependant, s’interroger sur la pertinence du choix porté sur ces endroits. Car des grands axes où des milliers de personnes circulent dans cette ville sont dans un état de dégradation inquiétantes. La logique ayant présidé de faire bitumer prioritairement les ruelles de quelques quartiers au détriment de grandes rues est discutable pour ne pas dire contestable. L’on comprendrait la logique de ce choix si ces ruelles constituent des voies par lesquelles passent des activités économiques telles que le transport des marchandises.
De nombreuses voies structurantes, telles que l’axe du marché de mil, la route de Dembé, ou encore les artères principales de quartiers comme Goudji, Ridina et Chagoua, sont aujourd’hui dans un état de dégradation avancé. Les nids-de-poule, les fossés béants et un trafic souvent ralenti, voire bloqué aux heures de pointe, compliquent considérablement les déplacements. Un véritable calvaire pour les usagers!!!

Face à cette situation, une question se pose avec insistance : pourquoi privilégier l’aménagement des ruelles secondaires au détriment des grands axes qui assurent la mobilité de la majorité des habitants ?

Si l’on peut saluer les efforts pour améliorer les quartiers résidentiels, il semble difficile de justifier cette stratégie qui néglige les infrastructures centrales, vitales pour le transport public, les activités commerciales et les services d’urgence.
De nombreux citoyens expriment leur incompréhension et appellent à une réajustement des priorités en matière d’investissements publics. Au regard de ce qui est fait, les habitants de ces quartiers apparaissent comme des privilégiés aux yeux d’autres citoyens.

Il est impératif que les autorités adoptent une stratégie globale d’entretien et de réhabilitation des infrastructures routières qui tienne compte des besoins réels de la population en matière de mobilité et de sécurité routière.

Réhabiliter les grands axes n’est pas seulement une nécessité mais une obligation pour les décideurs publics.
Que l’intérêt général soit privilégié au détriment du particulier.