• 8 février 2025
  • N'Djamena

Mutilations génitales féminines : un fléau qui menace encore des millions de filles et femmes

Mutilations génitales féminines : un fléau qui menace encore des millions de filles et femmes

En cette Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, les chiffres sont alarmants. L’UNFPA, l’UNICEF et l’OMS ont publié une déclaration conjointe alertant sur l’ampleur de cette pratique. Selon ces organisations, plus de 230 millions de filles et de femmes en sont victimes à travers le monde. Pire encore, si les efforts actuels ne s’intensifient pas, 27 millions de filles supplémentaires pourraient être victimes d’ici 2030.

Face à cette urgence, l’UNFPA, l’UNICEF et l’OMS réaffirment leur engagement à travailler avec les États et les communautés pour mettre un terme à cette violation des droits humains, en renforçant les alliances et en mobilisant des mouvements d’action.

Des avancées notables, mais des progrès fragiles

Certains pays enregistrent une baisse de la prévalence des mutilations génitales féminines, notamment le Kenya et l’Ouganda, où les efforts conjoints des gouvernements, des organisations locales et des activistes commencent à porter leurs fruits. Depuis le lancement en 2008 du Programme conjoint FNUA-UNICEF sur l’élimination des MGF, en collaboration avec l’OMS :

• 7 millions de filles et de femmes ont pu bénéficier de services de prévention et de protection,

• 48 millions de personnes ont publiquement pris position contre cette pratique,

• 220 millions de personnes ont été sensibilisées via les médias.

Par ailleurs, l’engagement d’organisations locales est en plein essor : au cours des deux dernières années, près de 12 000 structures de terrain et 112 000 travailleurs communautaires se sont mobilisés pour changer les mentalités et protéger les filles à risque.

Cependant, ces avancées restent fragiles. En Gambie, par exemple, des tentatives d’annulation de l’interdiction des MGF persistent, malgré un rejet initial du parlement. De tels reculs menacent des décennies de travail acharné et pourraient encourager d’autres pays à revenir sur leurs engagements.

Une action urgente et coordonnée pour atteindre l’objectif 2030

Sur les 31 pays où des données nationales existent, seulement sept sont actuellement en bonne voie pour atteindre l’objectif de mettre fin aux mutilations génitales féminines d’ici 2030. Pour y parvenir, les experts appellent à :

• Renforcer les alliances entre gouvernements, organisations de la société civile et acteurs du secteur social (santé, éducation, protection des enfants).

• Mettre les survivantes et les filles à risque au cœur des actions et des politiques publiques.

• Multiplier les investissements pour financer les solutions déjà éprouvées.

• Exiger une responsabilité accrue des États pour garantir l’application des lois et la protection des victimes.

Si des progrès ont été réalisés, le combat est loin d’être gagné. Accélérer le rythme et intensifier la mobilisation mondiale est essentiel pour éviter que des millions de filles ne subissent cette atteinte irréversible à leur intégrité physique et psychologique. Le moment d’agir, c’est maintenant.