À Moundou, les acteurs de la chaîne de transport des marchandises ont exposé leurs principales préoccupations lors d’une réunion récente. Les chauffeurs ont dénoncé l’absence d’aires de stationnement adaptées, les obligeant à se garer en pleine voie, augmentant ainsi les risques d’accidents. Ils ont également rapporté des cas de violences sur les routes : « Les chauffeurs sont torturés, bastonnés et menacés en chemin. Il faut que cela cesse », a alerté l’un d’eux.
La prolifération des postes de contrôle, la présence massive de douaniers dits « Bogobogo » ainsi que les interventions répétées des brigades mixtes et de la douane mobile ont également été pointées du doigt.
Les chargeurs, pour leur part, ont plaidé pour une plus grande flexibilité dans la gestion des itinéraires, estimant qu’ils devraient pouvoir adapter leurs trajets en fonction des réalités du terrain et de la demande locale, sans être tenus aux destinations fixées dès l’embarquement aux ports maritimes.
Face à ces doléances, les représentants de COC-Tchad, du ministère des Transports, de la Douane, de la Police nationale, de la Gendarmerie, du Bureau national des frets terrestres et des ports camerounais ont promis d’étudier les plaintes formulées. Toutefois, ils ont insisté sur la nécessité de vérifier la véracité de certaines accusations avant toute prise de décision.
« Il est impératif que toutes les recettes perçues soient reversées au Trésor public », a déclaré Hamid Djoumino, directeur général de COC-Tchad, appelant également les chauffeurs à prendre conscience de leur responsabilité dans la dégradation des infrastructures routières. Selon les données recueillies à la station de pesage de Kélo, 16 % des poids lourds ayant transité sur cet axe le mois dernier étaient en situation de surcharge.
Tous les acteurs s’accordent à dire que la modernisation du transport routier passe par un engagement collectif pour plus de discipline, de transparence et de responsabilité.
LANKA DABA ARMEL