Placée sous le thème « Souvenir, bâtir, ensemble », la 31e commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 s’est tenue au Tchad dans un climat empreint de recueillement, de solidarité et d’espérance.
La cérémonie a débuté par une marche du souvenir, baptisée «Walk to Remember», en hommage aux victimes contraintes à de longues marches avant leur extermination. Ce moment solennel a été suivi de l’exécution des hymnes nationaux du Tchad et du Rwanda, puis d’une minute de silence en mémoire des personnes disparues. Des bougies ont été allumées, symbolisant le deuil, la solidarité et l’espoir partagé entre les peuples.
Prenant la parole, Dr Kalinda Vecteur, représentant de la communauté rwandaise au Tchad, est revenu sur les origines profondes du génocide. Il a évoqué des décennies de divisions exacerbées par les idéologies coloniales et une instrumentalisation identitaire qui ont conduit à l’une des plus sombres pages de l’histoire contemporaine.
Un poème poignant, relatant les faits tragiques du génocide, a ensuite été lu, plongeant l’assistance dans une émotion palpable.
François Batalingaya, représentant résident du Système des Nations unies au Tchad, a qualifié ce génocide de « blessure ouverte », affirmant que sa mémoire appartient à l’humanité tout entière. Il a rappelé que cette tragédie doit être un rappel constant de la nécessité de prévenir les atrocités et de lutter activement contre les discours de haine. À cette occasion, il a réitéré l’engagement des Nations unies à œuvrer pour la paix et la justice.
La projection d’un film documentaire intitulé Du désespoir à l’espoir a marqué un autre temps fort de la cérémonie. Ce film retrace l’histoire du Rwanda, de la tragédie à la renaissance, mettant en lumière la résilience et la transformation d’un peuple qui a su se reconstruire avec dignité.
Ibrahim Mahamat Adam, représentant du ministère tchadien des Affaires étrangères, a exprimé la compassion du peuple tchadien à l’égard du peuple rwandais. Il a salué la résilience exceptionnelle des Rwandais, leur foi en l’avenir et leur capacité à bâtir une société pacifique malgré les blessures du passé. De son côté, François Nkuriyingoma, premier secrétaire de l’ambassade du Rwanda, a rappelé l’importance de cette commémoration, qui vise à sensibiliser les jeunes générations aux dangers de la haine et du racisme. Il a insisté sur la nécessité de promouvoir la paix, la réconciliation et la coexistence pacifique.
Pour finir, cette 31e commémoration est un appel à la mémoire collective , à la conscience humaine, à la responsabilité et à la construction d’un avenir commun, fondé sur le respect, la dignité humaine et la fraternité entre les peuples et les nations du monde.
Haoua Ousman Tchoutcha