Dans un communiqué de presse rendu public ce dimanche 13 avril, la Direction Générale de la Police Nationale est montée au créneau pour calmer les tensions nées du phénomène dit d’« enlèvement de sexe » qui agite la capitale N’Djaména et plusieurs localités du pays.
Ces derniers jours, des cas de violences ont été enregistrés, alimentés par des rumeurs virales selon lesquelles certains individus seraient capables de faire disparaître les organes génitaux d’autrui. Des accusations qui ont déclenché des scènes de vindicte populaire, allant parfois jusqu’à des lynchages. Une situation que la Police condamne fermement.
« Nous comprenons l’émotion suscitée par ces rumeurs, mais cela ne justifie en rien les agressions et les actes de justice populaire constatés. C’est un danger grave pour la paix sociale », a déclaré le porte-parole de la Police Nationale, le Contrôleur Général Paul Manga, appelant à la retenue, à la vigilance et au respect des procédures légales.
La Police Nationale rappelle que toute personne suspectée d’infraction doit être présentée aux autorités compétentes, et non livrée à la foule. « La justice populaire n’a jamais été une solution. Bien au contraire, elle crée de nouvelles victimes et brouille les pistes d’enquêtes sérieuses », a ajouté Paul Manga.
Dans ce contexte tendu, la Police annonce avoir instruit toutes ses unités territoriales à prendre en charge, avec la plus grande diligence, tous les cas signalés, et à assurer la protection des personnes injustement accusées.
Par ailleurs, la Direction Générale de la Police Nationale met en garde contre toute incitation à la haine ou à la violence, qui fera l’objet de poursuites judiciaires. Elle invite les leaders communautaires, religieux et d’opinion à jouer un rôle apaisant et à sensibiliser leurs bases au respect de la dignité humaine et des lois en vigueur.
« Nous appelons chacun à faire preuve de discernement. Face aux rumeurs, la réponse doit être l’enquête, pas la violence », a conclu le porte-parole.