Les Sao du Tchad ont vécu une soirée cauchemardesque le 21 mars 2025, lors de la 5ᵉ journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Face à un Ghana impitoyable, les Tchadiens ont été balayés 5-0, enchaînant ainsi une cinquième défaite en cinq matchs dans le groupe I. Un bilan désastreux : un seul but marqué pour quatorze encaissés, confirmant le statut des Sao comme lanterne rouge et fournisseur de points du groupe.
Une débâcle prévisible
Difficile d’être surpris par ce naufrage. Le football tchadien traverse une crise profonde, où l’absence de vision et de structuration rend toute performance internationale quasi impossible. La fédération de football, paralysée pendant des années par des conflits internes, n’a élu un nouvel exécutif qu’il y a à peine un mois. Trop tôt pour espérer une révolution.
Côté sélection, l’instabilité est chronique. Les entraîneurs se succèdent comme des intérimaires de passage : Kevin Nicaise, missionné pour les éliminatoires de la CAN 2025 (trois nuls, trois défaites), Djimta, chargé de deux matchs en CHAN (deux défaites), et désormais Tahir Zakaria, embarqué dans un défi quasi-impossible avec une première humiliation face au Ghana. Et la suite contre les Comores s’annonce tout aussi compliquée.

Un football sans fondations
Au-delà des échecs tactiques, c’est toute la structure du football tchadien qui est en cause. Pas de centres de formation performants, pas de championnat compétitif, des clubs en difficulté et des infrastructures insuffisantes. Comment espérer des résultats dans ces conditions ?
Si le Premier ministre Allah Maye Halina tente de relativiser en déclarant que “chaque défaite est une occasion d’apprendre et de grandir”, encore faudrait-il que cette croissance repose sur des bases solides. Or, aujourd’hui, le football tchadien est un édifice sans fondations, condamné à s’effondrer à chaque tempête.