Accusé d’avoir perçu 20 millions de francs CFA pour favoriser un candidat lors des élections à la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et de l’artisanat (CCIAMA) du Logone Occidental, Ahmed Oumarou Djibrillah, préfet du département du Lac Wey, rejette catégoriquement les allégations portées à son encontre.
Face à la vague de critiques qui a suivi le scrutin du 11 mai 2025, le préfet se défend et assure que le processus électoral s’est déroulé dans la transparence. « Je ne suis pas quelqu’un qu’on peut corrompre facilement. J’ai une carrière à construire, une vision, et je ne ternirai pas mon image pour une affaire de corruption. Ma dignité passe avant tout », a-t-il déclaré. Il précise que tous les services sécuritaires ont été impliqués dans l’organisation du vote, preuve selon lui de sa volonté de garantir la régularité du processus.
S’appuyant sur les articles 43 et 44 du règlement intérieur de la CCIAMA, le préfet évoque notamment les dispositions relatives aux procurations. Il souligne que les fraudes détectées (fausses procurations, mauvais mandats, bulletins suspects) ont été identifiées grâce à un contrôle strict basé sur les noms et les numéros de cartes d’identité. « L’article 44 est clair : les mandats doivent être authentiques. Nous avons découvert 29 fausses procurations et 16 faux arrêtés », affirme-t-il.
Selon les chiffres communiqués, sur 1666 commerçants inscrits, 988 ont effectivement voté. Le dépouillement a révélé 29 bulletins nuls, 74 faux bulletins et 29 procurations frauduleuses.
Le scrutin tant contesté a abouti à la victoire de Moussa Brahim, ancien président et candidat à sa propre succession qui l’a emporté avec 676 voix, contre 233 voix pour Adoum Mahamat Oumar. Rondouba Mbairamadji, seul candidat en lice pour le secteur primaire de la chambre de commerce, a été désigné président avec 20 voix sur 21.