• 24 avril 2025
  • N'Djamena

Corridor Moundou-Koutéré : Entre lenteurs opérationnelles et réformes structurelles, un axe vital en quête de fluidité

Corridor Moundou-Koutéré : Entre lenteurs opérationnelles et réformes structurelles, un axe vital en quête de fluidité

Le 23 avril 2025, une mission conjointe a inspecté le corridor Moundou-Koutéré, révélant des dysfonctionnements majeurs entravant la fluidité du trafic. Entre lenteurs aux postes de contrôle et initiatives de modernisation, cet axe stratégique cherche désormais à concilier rapidité et efficacité.

Le corridor Moundou-Koutéré, reliant le Tchad au Cameroun, constitue en effet un maillon essentiel du commerce régional. À cette occasion, une mission conjointe composée du Conseil des Chargeurs du Tchad (COC-Tchad), du Ministère des Transports, de la gendarmerie, de la police nationale, du Bureau national des frets terrestres, ainsi que des représentants des ports de Douala et Kribi, a été dépêchée sur le terrain afin d’évaluer les défis rencontrés. Ainsi, les transporteurs ont exprimé leur mécontentement face à la lenteur des opérations, en particulier au niveau de la station de pesage. Celle-ci est souvent sujette à des pannes, provoquant de longues files d’attente sur la voie publique, laquelle manque cruellement d’aires de stationnement. Par ailleurs, les services douaniers ont également été pointés du doigt pour leur lenteur, avec des agents parfois absents, ce qui retarde considérablement les contrôles et allonge la durée des trajets. De surcroît, le paiement de certaines formalités hors taxe à la douane et à la gendarmerie a été vivement décrié par les chauffeurs.
Face à ces critiques, Adam Biebry Sogar, chef de bureau des douanes de Koutéré, a tenu à rappeler que des procédures strictes sont en place pour garantir un travail professionnel. Il a précisé que les agents œuvrent 24 heures sur 24, sans week-end ni jour de repos. Il a néanmoins reconnu que des frais hors taxes, bien que minimes, sont parfois perçus afin de motiver les agents qui travaillent au-delà des horaires normaux. En collaboration avec son homologue camerounais, il a illustré l’ampleur du trafic en indiquant que le poste enregistre entre 300 et 400 véhicules par jour, nécessitant ainsi entre 25 et 33 heures de travail quotidien.
Parallèlement, plusieurs initiatives ont été lancées pour améliorer la situation sur le corridor. En effet, la réhabilitation de la route et l’élargissement de la chaussée ont été constatés lors de la mission d’inspection. En outre, des projets de modernisation sont en cours, notamment l’interconnexion des systèmes d’information douaniers du Cameroun et du Tchad, ainsi que la dématérialisation des documents de transit et des opérations de paiement. En complément, des aires de repos seront aménagées tout au long du corridor afin d’améliorer les conditions de travail des transporteurs.

En définitive, bien que le corridor Moundou-Koutéré demeure confronté à de nombreux défis logistiques, il reste un axe vital pour les échanges entre le Tchad et le Cameroun. À ce titre, il se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Si les obstacles persistent, les efforts conjoints des autorités nationales et des partenaires internationaux laissent entrevoir une amélioration progressive de la fluidité du trafic. La mise en œuvre effective des réformes engagées sera donc déterminante pour assurer, à terme, la conciliation entre rapidité et efficacité sur cet axe stratégique.