Le marché central d’Amdjarass, inauguré avec ambition et doté de 221 boutiques modernes, peine à jouer son rôle de moteur économique local. L’infrastructure, censée impulser une dynamique commerciale nouvelle, demeure en grande partie inoccupée, offrant aujourd’hui une image d’abandon qui contraste vivement avec les espoirs nourris lors de sa construction.
Face à cette situation préoccupante, le maire de la ville, Biguera Hamid Tiara, a convoqué une réunion d’urgence avec les commerçants pour cerner les causes de cette désaffection et identifier des pistes de relance. Lors de cette rencontre, le maire n’a pas dissimulé son agacement face au développement désordonné des activités commerciales en dehors du marché officiel, malgré la disponibilité d’un espace moderne, fonctionnel et sécurisé. «Il n’est pas acceptable que les commerçants continuent de s’installer dans les rues alors qu’un cadre approprié existe. Ce projet a nécessité d’importantes ressources financières. Il est impératif d’en assurer la rentabilité pour une meilleure organisation urbaine et un cadre de vie amélioré », a-t-il martelé.
Du côté des commerçants, les revendications sont claires : ils pointent du doigt l’absence d’eau potable, un service essentiel à leurs activités quotidiennes. S’ajoute à cela une fiscalité locale jugée excessive, notamment l’augmentation des taxes municipales, qui pèse lourdement sur les petits commerçants.
Ce face-à-face entre autorités municipales et acteurs économiques met en lumière l’urgence d’un dialogue constructif. Redonner vie au marché central passera inévitablement par une approche inclusive, tenant compte des réalités du terrain : amélioration des infrastructures de base, révision de la fiscalité locale, et accompagnement effectif des commerçants dans leur réinstallation.
Abdoussamat Mahamat Djouma