• 12 juin 2025
  • N'Djamena

Le cri de détresse de la Fédération tchadienne de karaté.

Le cri de détresse de la Fédération tchadienne de karaté.

La Fédération tchadienne de karaté et disciplines assimilées (FTKDA) tire la sonnette d’alarme. À l’occasion d’un point de presse tenu ce dimanche 8 juin 2025, son président, M. Tchang Wei Tchang Mouo Houloulou, a annoncé que la capitale tchadienne accueillera les Championnats de la zone Centre de l’Union des Fédérations africaines de Karaté (UFAK), réservés aux catégories cadets, juniors et seniors.

Neuf pays sont attendus à ce rendez-vous sous-régional majeur : le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Centrafrique, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe, en plus du Tchad. Un événement d’envergure, qui mobilisera également des experts africains et internationaux, mais qui, à moins d’un sursaut des autorités compétentes, pourrait se tenir dans des conditions précaires. «Nous plaidons auprès des autorités afin que les moyens nécessaires soient mis en place pour organiser cet événement dignement. Il en va de l’image du pays. Nous ne voulons pas être la risée de la sous-région», a déclaré M. Houloulou.

Trois ans et demi sans financement public

Au-delà de l’enjeu sportif, cette déclaration met en lumière une situation alarmante. Selon le président de la fédération, la FTKDA fait partie des structures les plus négligées par le ministère de tutelle. Depuis plus de trois ans, elle n’a bénéficié d’aucune subvention étatique.

Malgré cela, la fédération affirme avoir assumé seule le financement de plusieurs grandes compétitions internationales. Le passif financier présenté est éloquent :

Championnat d’Afrique 2021 en Égypte : 9 millions FCFA

Championnat du monde 2022 à Budapest : 33 millions FCFA

Championnat UFAK Centre 2024 à Yaoundé : 12 millions FCFA

Championnat d’Afrique 2025 en Tunisie : 10 millions FCFA

Soit un total de plus de 60 millions de francs CFA préfinancés par la fédération, sans aucun remboursement à ce jour.

«Notre discipline, qui véhicule des valeurs de rigueur, de respect et de dépassement de soi, ne peut continuer à être traitée avec autant de désinvolture», a souligné M. Houloulou, visiblement affecté par ce qu’il qualifie d’« injustice structurelle». Faisant ainsi un appel à la reconnaissance et à la responsabilité

Alors que le Tchad s’apprête à accueillir une compétition de haut niveau, la FTKDA espère un électrochoc salvateur de la part des autorités politiques et sportives. Sans un accompagnement adéquat, les espoirs de succès des athlètes tchadiens, ainsi que l’organisation logistique de l’événement, risquent d’être compromis.