La ville de Koumra a accueilli, ce 7 mai, la 7ᵉ étape de la tournée nationale de relance de la filière coton, initiée par Cotontchad Société Nouvelle (SN), en partenariat avec le ministère du Commerce et de l’Industrie. La rencontre, tenue dans les locaux du Service Évangélique d’Hébergement, d’Animation et de Développement (SEHAD), a permis aux acteurs de la chaîne cotonnière de dresser un état des lieux sans complaisance de la situation de la filière.
Depuis plusieurs années, la production de coton connaît une chute vertigineuse, menaçant la survie même de cette culture pourtant stratégique pour l’économie nationale. Cette baisse est attribuée à de multiples facteurs, tant endogènes qu’exogènes. Parmi les causes internes évoquées : le mauvais état des routes, les retards de paiement, le coût élevé des intrants, les retards dans la livraison des engrais, les promesses non tenues par certains partenaires comme OLAM AGRI, ou encore le manque de moyens logistiques pour desservir efficacement les zones de production. Face à ces contraintes, de nombreux producteurs se sont détournés du coton pour privilégier des cultures plus rentables, à l’instar du sésame.
Du côté des facteurs externes, le fléau des jassides — ces insectes ravageurs — devenu récurrent depuis 2023, a fortement impacté les rendements. Un constat partagé par tous les intervenants, notamment les délégués cantonaux de Cotontchad, venus exposer les préoccupations de leurs bases.
Présidant les travaux, le Délégué Général du Gouvernement auprès de la province du Mandoul, Ahmat Abdallah Fadoul, a appelé à la responsabilité de tous les acteurs, en insistant sur l’engagement de Cotontchad à « mettre les moyens nécessaires pour redresser les choses » et à « éviter les excuses pour enfin s’assumer ». Il a exprimé un espoir fort de voir les producteurs renouer avec la confiance et la rentabilité.
Représentant le ministre du Commerce et de l’Industrie, Mbaikombé Guetimbaye Abel a, quant à lui, invité les cotonculteurs à parler ouvertement de tous les problèmes qui freinent la relance, afin d’envisager des solutions durables. Même son de cloche chez le Secrétaire général dudit ministère, qui s’est alarmé de la baisse inquiétante de la production.
Face à ce tableau sombre, Cotontchad SN entend reprendre la main. Son Directeur général, Olivier Renson, a présenté un ambitieux plan de relance soumis aux ministères concernés, visant une production annuelle de 250 000 tonnes. Un objectif qui, s’il est atteint, pourrait permettre la réouverture de plusieurs unités industrielles, comme ce fut le cas de l’usine de Gounou Gaya, rouverte le 29 avril 2025.
En guise d’encouragement, les meilleurs producteurs de la dernière campagne ont été récompensés par des équipements agricoles, notamment des charrues et des pulvérisateurs, afin de mieux lutter contre les parasites et d’améliorer les rendements.
À l’instar des précédentes étapes, Koumra s’est imposée comme une tribune d’échanges sans détour, révélant une volonté partagée de redynamiser la filière coton, mais aussi l’urgence d’engager des actions concrètes, coordonnées et durables pour transformer les intentions en résultats tangibles.