• 7 mai 2025
  • N'Djamena

Franc CFA et accords coloniaux : l’appel de Kemi Séba à la conscience africaine

Franc CFA et accords coloniaux : l’appel de Kemi Séba à la conscience africaine

Sensibiliser, ce n’est pas imposer une vérité, mais inviter à réfléchir. C’est sur cette conviction que Kemi Séba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, a animé, ce samedi 03 Mai 2025, une conférence-débat au sein du Ministère des Affaires Étrangères. Une tribune d’envergure pour remettre au centre des discussions la question du franc CFA et la nécessité de rompre avec les accords coloniaux encore en vigueur.

L’événement a attiré un public varié : écrivains , journalistes, chercheurs, étudiants, militants et membres de la société civile. Tous réunis autour d’une même interrogation : comment repenser la souveraineté africaine à l’ère des dépendances persistantes ?

Dans une prise de parole engagée, Kemi Séba a rappelé que le franc CFA demeure, selon lui, un outil de domination néocoloniale. Il a plaidé pour une rupture ferme avec ce système monétaire hérité de la colonisation, qu’il considère comme un obstacle majeur à l’autodétermination des peuples africains. « Le combat que nous menons est pacifique mais résolu. C’est une lutte d’idées, une bataille pour les consciences, un appel à la dignité et à la souveraineté », a-t-il martelé.

Portée par une volonté de mobilisation collective, la conférence a mis l’accent sur le rôle central de la jeunesse africaine et des élites intellectuelles dans ce processus d’émancipation. Kemi Séba a exhorté à une mobilisation transnationale, structurée et cohérente, pour construire une Afrique libre, unie et consciente de son potentiel.
Les échanges avec l’auditoire ont donné lieu à des questions de fond : comment assurer une véritable indépendance économique post-CFA ? Quelles stratégies pour démanteler les mécanismes de domination ? Comment faire converger les volontés politiques et citoyennes vers un projet panafricain crédible et durable ?
En clôture, l’activiste a lancé un appel solennel à l’unité africaine, condition indispensable à toute victoire durable. « L’heure n’est plus aux discours tièdes. C’est un sursaut collectif qu’il nous faut, une Afrique qui se pense et s’affirme par elle-même », a-t-il conclu sous les applaudissements nourris.

Enfin, depuis le pays de Toumaï, Kemi Séba ravive une mémoire blessée et pose une question vertigineuse : jusqu’à quand l’Afrique acceptera-t-elle d’être libre en apparence, mais liée en profondeur ? L’heure est au réveil, celle où l’histoire n’attend plus qu’un mot : rompre.

Barma Vincent